dimanche 30 décembre 2007

René Angélil remporte son plus important gain en tournoi.

René qui ? R'né, le mari de Céliiiine bien sûr. En plus d'être un impressario à succès avec sa gazelle, René est un joueur de poker assez respecté. Habitué des tournois réguliers du Bellagio, ses gains enregistrés en tournoi dépassent 460 000$. Mais quel est son profit réel ?

Car René joue aussi au Caesars Palace, où se produit son épouse. Or Jan Jones, vice-présidente de la communication pour le groupe Harrah’s Entertainment Inc, qui détient ce casino, avait déclaré que René était du genre à parier un million de dollars en une semaine. René risquait donc de passer pour un maniaque, au lieu d'un winner.

C'est pourquoi il a autorisé le Caesars Palace à révéler en février 2007, le montant exact de ses pertes chez eux pour les années 2005 et 2006 : 230 300$. Or pour la même période, ses gains étaient de 259 079$ dans le même établissement. La direction a présenté ses excuses par le biais de son directeur, Gary Selesner : "dans la vie comme en affaires, René est un gagnant, et une des meilleures personnes que j'ai connu".

Lors du main event 2006 des WSOP, il avait déjà fait sensation en laissant tomber sa paire de roi préflop... avant que son adversaire dévoile un peu déçu sa paire d'as. Petit frisson sur la table.

En apprenant une nouvelle performance de M. Angélil, un gain de 1 350 000$, je me suis rué sur hendom mob pour tenter d'avoir plus de détails. Mais ce tournoi était privé, seulement réservé aux amateurs. 33 participants ont acquitté un buy-in de 100 000$ (Guy Laliberté, Garou... mais pas Patrick Bruel, jugé trop "pro"). Les 5 premiers gagnaient un prix. Profitant de son avance en jetons, René a proposé un deal au finaliste, pour s'assurer du bracelet dévolu au vainqueur. Il n'a ainsi remporté "que" 1 350 000$ au lieu des 1 650 000$ prévus pour le premier.

En conclusion, un beau gain soit, mais une performance qui m'impressionne moins que ses victoires dans les "petits" tournois à 1 000$ du Bellagio. En effet, il y a affronté des adversaires sans doute plus redoutables. Mais en jouant ce gros tournoi privé, il n'a fait que suivre le précepte fondamental de tout professionnel : jouer plus faible que soi pour faire de l'argent :).

samedi 29 décembre 2007

Le facteur chance.

Au après avoir visionné quelques vidéos de pros, on est frappé d'entendre le même mot revenir : profitable.

Avant le flop : jouer des mains faibles, hors de position, ne sera pas profitable.

Après le flop : jouer un coup, sans probabilités favorables, sans read (connaissance du jeu de l'adversaire) ne sera pas profitable.
Si vous manquez votre flop et que l'adversaire mise, vous avez 25% de chance seulement de gagner s'il a touché une paire et que vous n'avez que deux overcards (deux cartes supérieures au board).
Sur un flop 78T, AK doit être abandonné à long terme si vous suspectez le type en face d'avoir ne serait-ce qu'une paire de 7. Exception : call facile lié aux implied odds.

Soit deux joueurs avec un tapis de 10 000. Blinds 50/100. Vous êtes tous les deux en middle position avant le flop, mais vous plus proche du bouton ; vous suivez sa raise de 3BB avec AQ, tout le monde se couche et le pot est de 750. Flop : T84 rainbow (différentes couleurs). Si vous mettez l'adversaire sur JTs, vos chances sont de 25% environ de gagner avec AQ. A long terme, sans visibilité sur votre adversaire, mieux vaut laisser tomber en théorie s'il mise 400.

Mais les implied odds justifient le call : il faut mettre 400 pour un pot de 1150 (750+400) ; chances nécessaires pour suivre : 34%. Or vous pensez lui prendre un peu d'argent en plus si vous touchez l'As ou la dame, peut-être 2000 (imaginer lui prendre tout son tapis est peut-être un peu naïf :)). Dès lors, vous payez 400 pour toucher 3150. Il vous suffit alors d'une côte de 12% pour y aller.

Voilà pour les maths ; mais ce n'est pas tout au poker. Car si l'adversaire ne vient pas d'arriver à la table, vous avez sans doute observé son jeu et pris des notes si vous êtes en ligne. Si vous savez qu'il mise très très souvent au flop, c'est qu'il bluff parfois. Armé de ce read, vous pouvez décider de suivre en étant moins strict sur les probas.

Brian Townsend est persuadé que le poker est un jeu de décisions, il n'y a pas de chance à long terme. En cas de mauvais résultats sur la durée, c'est que vous prenez les mauvaises décisions ou que vous gérez mal votre bankroll. Il faut apprendre à supporter un badbeat dès lors que la décision de payer est la bonne et qu'elle sera profitable à long terme. Sachant qu'à long terme toujours, vous aurez aussi le plaisir d'infliger des badbeats. En prenant un maximum de bonnes décisions, vous parviendrez à gommer le facteur chance ; pour cela, pensez profitable.

jeudi 27 décembre 2007

Cardrunners

Après avoir assimilé pas mal de livres, quand l'impression de savoir jouer persiste, comment continuer à progresser ?

Un des meilleurs joueurs en ligne, Brian Townsend (apparu dans l'émission High Stakes Poker), participe au site Cardrunners. Ce site met en scène de nombreux pros et semi-pros qui filment et commentent leurs parties, en Hold'em/Omaha, en tournoi comme en cash game. L'abonnement est assez cher mais l'on apprend à force d'entendre Brian répéter que telle ou telle main ne se joue pas hors de position :).

Outre ce site il recommande pour améliorer son niveau :
- de jouer beaucoup, mais plutôt une ou deux tables à la fois, en ciblant les joueurs et leurs patterns (habitudes de mises). Cela permet de bien réfléchir à chaque coup et d'utiliser les reads obtenus.
- d'utiliser des logiciels d'enregistrement de statistiques : Poker Tracker et Poker Ace Hud sont indispensables.
- de squatter les forums (la référence : 2+2 forum, celui de Cardrunners est aussi très bien) dès lors qu'une main vous a posé problème. L'ai-je bien joué, ai-je manqué de chance ?

lundi 24 décembre 2007

Tout Concorde.

Paul Barril était hier en garde à vue depuis jeudi à Marseille (Bouches-du-Rhône) dans le cadre de l’enquête sur le cercle de jeux parisiens Concorde..

A lire sur Libé.fr.

mardi 18 décembre 2007

Suited Connectors

Tout récit de poker qui se respecte comporte des annotations de type "o" ou "s" lorsqu'il parle d'une main.

"JTs" décrit un valet et un dix de la même couleur, "AKo" un as et un roi de deux couleurs.

Les suited connectors, deux cartes de la même couleur qui se suivent (A2s, 23s, 34s etc), permettent parfois de battre de grosses cartes de type AA, KK etc en jouant un tirage quinte ou un tirage couleur. Mais obtenir ce fameux tirage peut coûter très cher.

Un joueur au cut-off (juste avant le bouton) relance de 3 BB. Vous êtes au bouton avec 67s (carreau). Les blinds sont de 50/100 et vous avez tous les deux un tapis de 3000$. Votre adversaire joue assez serré, il peut avoir une grosse paire, AK, AQ et même beaucoup moins vu la position. Vous êtes donc tenté de jouer votre main.

Pot = 750.
Flop : AJ2.

Cas classique : J et 2 sont carreaux.
Votre adversaire mise 500.
Pot = 1250.

Vous devez payer 500 pour gagner peut-être 1250. Vos chances sont de 33% (1/6 au turn + 1/6 à la river) environ, payer plus de 416 est donc un peu déraisonnable. Mais c'est sans compter les implied odds ! Vous pouvez peut-être gagner les 2200 qui lui restent. Donc vous suivez.

Turn : pas de carreau.
Pot = 1750.
L'adversaire mise 1000.

Vous devez payer 1000 pour un pot de 2750. Sauf que vos chances ne sont plus que de 17% environ. Si l'on tient compte des implied odds, il lui reste 1200 + le pot de 2750 = 3950. 1000 par rapport à 3950, cela fait du 1/4, toujours pas 1/6. Logiquement, vous devez vous coucher.
Si vous suivez et que vous perdez, votre tournoi s'arrête sur une main marginale. Et si vous ne suivez pas, vous avez perdu près d'un tiers de votre tapis.

Aspect positif à retenir :
Vous aviez la position sur votre adversaire (bouton). C'est LE paramètre essentiel pour joueur ou non des suited connectors.

Aspect négatif à retenir :
Votre tapis et n'est pas assez profond par rapport à celui de votre adversaire et aux implied odds. Vous risquez beaucoup de jetons et une partie de votre tournoi dans ce cas.


Lorsque l'envie vous prend de jouer de petites paires, le même raisonnement doit s'appliquer quant aux odds et aux implied odds, étant donné la profondeur des tapids. Ne les jouez aussi qu'avec une bonne position.

mercredi 12 décembre 2007

Un peu de NL 10$...

M'étant abonné à Cardrunners (très bon, j'en reparlerai), je me suis mis plus activement aux Cash games. Une bonne session si ce n'est cette main :

http://www.clubpoker.net/forum/viewtopic.php?p=634727#634727

lundi 10 décembre 2007

Implied odds.

Le poker est une succession de paris. Or un bon joueur préfère parier lorsqu'il a davantage de chances de gagner que son adversaire, lorsque les probabilités, c'est-à-dire les odds, lui sont favorables.

Mettons que j'ai 67s en mains et mon adversaire AKs. Avant le flop, mes odds sont de 33%. Je ne vais pas donc pas m'amuser à all-in preflop si je suspecte une telle main. Après le flop par contre, tout est possible.

Dans cet exemple, le pot fait 1000$ et je suis au bouton, me demandant si je vais call 500$.

Flop : Kxx où xx sont de la même couleur que celle de ma main.
J'ai 33% de chances de toucher ma couleur. Pour payer 500 sur 1000, il faudrait que j'ai plus de 50% pour que cela en vaille le coup. Ce sont à nouveau les odds.

Mais si mon adversaire à comme moi un tapis énorme, et que je pense que je vais lui prendre beaucoup de jetons, payer peut être intéressant. Ce sont les implied odds (cote implicite).

"In short, implied odds are a way to calculate the amount of money that you can possibly win if you make your hand. To put it another way, your implied odds are the total amount you could win divided by what you’re putting into the pot."

Mais un facteur essentiel est à considérer : le type que vous jouez. Si votre carte miracle tombe mais qu'il la suspecte, il peut très bien ne pas payer et vous avez pris un risque inutile. Dan Harrington cite en exemple dans son deuxième ouvrage, une main de Sam Farha contre Daniel Negreanu. Negrenau subbodore que Farha a touché sa couleur et fold en conséquence, malgré une quinte en mains. Plus le niveau du joueur est élevé, plus les implied odds sont généralement réduits.

dimanche 9 décembre 2007

Small MTT micro buy'in.

Un peu crevé hier en rentrant du taff (et parce que je voulais monter mon démoniste sur Wow en même temps ^^), j'ai seulement joué deux MTT à 1,2$ , en étant de plus en plus agressif au fur et à mesure que mon stack progressait.

PokerStars Tournament #69850775, No Limit Hold'emBuy-In: $1.00/$0.2045 playersTotal Prize Pool: $45.00 Tournament started - 2007/12/09 - 23:55:51 (ET)Tournament finished - 2007/12/10 - 01:47:21 (ET)1: eMp7 (Dublin), $14.00 (31.11%)

PokerStars Tournament #69841063, No Limit Hold'emBuy-In: $1.00/$0.2045 playersTotal Prize Pool: $45.00 Tournament started - 2007/12/09 - 22:06:56 (ET)Tournament finished - 2007/12/09 - 23:54:21 (ET)1: eMp7 (Dublin), $14.00 (31.11%)

"lucky irish bastard !!!"

Distrayant... et toujours idéal pour quelques tests :).

samedi 8 décembre 2007

Loose play.

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Avant d'avant joué tight au dernier Sunday Million, je m'étais entraîné à jouer loose/aggressive dans des tournois à faible buy'in. Après quelques ajustements, cela a bien fonctionné dans un MTT à 2$.

- Généralement, j'ai beaucoup call/raise avec un peu n'importe quoi dès lors que j'avais la position.

- J'ai par contre évité les mains de type figure/low card comme Q2, K3 etc. Si je raise avec et qu'une dame tombe, je peux avoir un sérieux problème de kicker (Negreanu peut raise avec n'importe quoi sauf ce type de mains nous apprend Harrington :)). Alors que si je suis avec 78s contre AQ, AK, je peux avoir une bonne surprise.

- J'ai aussi évité les trop grosses confrontations : si je suis raise ou reraise très fort, je fais confiance au joueur pour avoir une très belle main, sauf read contraire.

- Comme dans les faibles buy'in, les joueurs payent assez bien vos mains, je me suis retrouvé avec un stack sympathique assez vite. Car plus vous jouez, moins on vous fait confiance et plus on vous paye.

- Ainsi, j'ai continué à jouer aggressivement en volant un maximum de blinds. J'ai d'ailleurs régulièrement été insulté au long du tournoi "what a greedy person" =). Les joueurs du dimanche prennent un peu trop les choses personnellement.

jeudi 6 décembre 2007

Pourquoi Seigneur, pourquoi ?

Eliminé juste avant la table finale avec AKo contre QKo. Il me raise au bouton, je all-in avec un stack moyen, il suit.

Flop : Kxx (YES !)

Turn : Kxx Q (AHHH)

River : Kxx Q x (Méé non !!!).

Une des clés de cette perf correcte malgré tout : beaucoup de all-in preflop quand je pense avoir la meilleure main. Pour l'instant je préférais jouer le coup et aviser selon le flop. Mais après analyse du jeu de quelques pros online en tournoi, j'ai vu qu'ils préféraient prendre un risque quitte à sortir plus tôt, si ce risque leur permet d'être en bonne position.

mercredi 5 décembre 2007

Sunday Million.

Le Sunday Million, c'est LE tournoi de Pokerstars. Un buy-in élevé pour les amateurs, 215$, mais une enveloppe en rapport à se partager pour les meilleurs, comme le garantit son titre. Un peu blasé des autres tournois, je retrouve quelques sensations quand celui-ci commence : 10 000 jetons, pour une blind de 25/50 qui augmente toutes les 15 minutes. Le niveau est très sympathique et permet de tester les stratégies élaborées en semaine :).

A ma dernière participation, j'avais opté pour une stratégie loose-aggressive, qui m'avait apporté une victoire dans un MTT à 2$ de 1100 joueurs le même jour. Après quelques coups juteux, j'étais bien placé, jusqu'à ce que je m'enflamme avec AJ, J9x au flop. Mon adversaire dévoilait un brelan de 9 et j'étais plus tôt que prévu au lit. Je reviendrai plus en détail sur la loose attitude, car elle mérite le débat. Si tous les ouvrages savent expliquer la stratégie tight-aggressive, peu s'aventurent à discuter sur le jeu loose. Pourtant, beaucoup de top players optent pour cette voie. J'attends à ce titre la parution du bouquin de Negreanu avec impatience (Daniel Negreanu's Power Hold'em Strategy).

Cette semaine, j'étais d'humeur tight. Harrington in my veins ! (autant partir confiant =)). Voici le compte-rendu de ce tournoi à l'aide du forum du Club Poker, pour plus de lisibilité des cartes... et les commentaires de son public avisé :).

mardi 4 décembre 2007

Sexe et poker.

Le sexe est partout. Dans les magazines, à la télévision, une belle blonde fait vendre. Une belle brune aussi lorsque le produit se veut plus sérieux. Les femmes réussissent très bien en banque :).

Le poker n'échappe pas à cette frénésie. Les cercles de jeu misent sur la féminité pour conserver leurs habitués. J'ai pu le constaté à mon club à Dublin (Sporting Emporium) mais c'était aussi le cas au Concorde à Paris. Suite à sa gestion par le grand banditisme, ce cercle a été fermé fin novembre, après une belle descente de police. Depuis, la nouvelle circule sur internet et les regrets sont unanimes : "les belles femmes du Concorde vont nous manquer".

Dans les grands tournois, les grosses parties, l'exhibition de belles pépées fait partie de l'audimat. Si jamais vous trouvez plus potiches que les deux filles de l'émission High Stakes Poker, faites moi signe :). Pendant ce temps, Shana Hiatt présente le World Poker Tour et Poker after dark tandis que les World Series of Poker proposent chaque année de jolies filles.

Tous les sites de poker en ligne ne misent pas sur ce créneau. On vous parlera davantage de bonus en dollars que de sexe pour vous faire cliquer. Toutefois, une publicité dans une revue française consacrée au poker, vantait à propos d'un site "nous avons les plus belles dames", avec deux cartes en dessous : une paire de dames. Cela vous parait un peu nul comme joke ? Eh bien c'est plutôt fin quand on voit la publicité de DTDPOKER :

Play DTDPoker

Vous avez déjà vu autant de femmes pour un lien si ténu avec le poker ? Notez qu'ils insistent aussi sur le rakeback (argent gagné par le site et reversé en partie aux joueurs chaque mois) pour convaincre les rationnels. Mais pourquoi une telle débauche ? Tout simplement parce qu'ils ont une réputation à tenir ! En effet, avant d'être un site en ligne, DTD est un club. Or un bon club, c'est avant tout de belles filles. Les vieux au cigare vont le confirmeront.

Mes débuts au poker.

Tout commence l'été 2005, beaucoup de joueurs en réseau arrêtent tout pour le poker : Elky, Tillerman... Je décide de m'initier après avoir vu une pub de Pacific Poker. Après quelques essais en play money pour assimiler les règles, je passe en real en investissant directement 400 dollars. Pas pour jouer des gros tournois directement mais pour avoir le bonus maximum, 25% limités à 100 dollars.

Tout dollar étant sacré à l'époque (étudiant, je n'avais pas de revenus fixes), je me fais la main sur des sit and go (tournoi sur une seule table, avec 10 joueurs) à 2,5 dollars en Limit Hold'em. Le fait d'engager peu de jetons sur chaque coup me rassure et l'exigence de ce type de poker, jouer très tight (seulement de très bonnes mains) est conforme à mon jeu prudent. Après une heure de jeu, je m'en tire avec un gain net de 2,5 dollars pour la troisième place, voir 5 ou 10 dollars si j'ai performé !

A l'époque, il n'était possible de ne jouer qu'une fenêtre à la fois, pas de multi-tables donc :). Depuis quelques mois, les joueurs peuvent alignés 4 tables de cash game et 2 tables de tournoi. Cela reste bien moins que les autres sites mais il faut savoir que le temps de réflexion alloué sur Pacific est assez faible. Le jeu est vif donc 4 tables suffisent :). Par ailleurs, la bonne publicité du site et ses limitations de tables et de temps, amènent sur le site un public peu expérimenté, surtout là pour s'amuser, comme ce fût mon cas.

Ce qui ne veut pas dire que vous allez plumer tout le monde en 15 minutes :s. Mais si vous jouez votre meilleur poker, il y a de grandes chances que votre bilan soit sympathique. Pour se rendre compte du niveau d'un site, il faut généralement regarder le pourcentage de mains jouées avant le flop. Sur Pacific, il est plus élevé que sur Pokerstars par exemple. Les joueurs s'engagent dans des coups avec pas grand chose en main, et le payent au prix fort à long terme. Que cela vous serve de leçon ;).

Mis en confiance par mes gains dans les SnG 2,5$, je passe au No Limit et je m'offre de temps en temps un tournoi multi-tables avec 20 000$ de dotation dont l'entrée varie de 20 à 30$. Je me fais souvent rembourser et tout va bien. Seulement je découvre les cash games et l'attrait des grosses limites. Je perds 500$ sur un coup, pour une bankroll de 600$ à l'époque. L'instinct du kikoo ! D'où l'intérêt de mon article sur la gestion de sa bankroll.

Grâce à cette belle leçon, je ré-attaque les tournois à 2,5 et 5$ (il faut payer pour apprendre au poker :)). Après quelques temps, me voilà de retour dans les tournois à 20 et 30$, mais en deepstack cette fois. Dans cette forme de tournoi, les blinds augmentent plus lentement et le départ se fait avec plus de jetons. Il est donc davantage possible d'attendre les bonnes cartes pour jouer. Après la lecture de Harrington on Hold'em (trois volumes : Strategic Play, The Endgame et The workbook) c'est le déclic : je remporte mon premier tournoi.



Pourquoi ce déclic ? Car j'ai ajouté des armes terribles dans mon jeu : les continuation bets et les probation bets. Vous avez relancé avant le flop mais vous ne touchez rien au flop ? Vous misez. A l'adversaire de décider si vous avez quelque chose ou non :).

Vous voulez savoir ce que lui a ? Vous misez. Miser permet d'obtenir des informations et d'ajuster son jeu en conséquence. Je passe très vite sur les notions techniques, je les mettrai en pratique lors des mes compte-rendus de tournois :). A suivre sur Kikoo Poker !

lundi 3 décembre 2007

Le Roi Lear.

Dans un épisode de Maigret (j'ai l'intégrale en DVD, idéal pour rester calme en tournoi :)), le brave commissaire cite Shakespeare :

"Aie plus que tu ne montres ;
Parle moins que tu ne sais ;
Prête moins que tu n'as ;
Apprends plus de choses que tu n'en crois ;
Parie pour un point plus bas que celui qui te vient (risque moins que tu ne gagnes) ".

Shakespeare, n°1 des coachs poker du 16ème siècle ?

WSOP 1989 : EPISODE I.

Dans un précédent post, nous nous demandions qui était le meilleur joueur du monde. Personne n'est le meilleur à chaque instant. Mais il existe des valeurs sûres dans la durée : Phil Hellmuth en fait partie. Plus jeune vainqueur du main event des WSOP, donc plus jeune champion du monde, il a collecté 11 bracelets soit 11 titres de champion.

Je vous propose de revivre son premier sacre et de découvrir quelques joueurs de l'époque. Nous sommes en 1989, 6 joueurs peuvent encore prétendre aux 755 000 dollars :

- Phil Hellmuth (mhh, désolé pour le suspense :)).
- Johnny Chan, champion du monde 1987 et 1988 entre autres, en course pour un troisième titre consécutif. Premier joueur de poker a avoir été mis en scène au cinéma, on le retrouve dans Rounders (les joueurs), avec Matt Damon, Edward Norton etc. Très sympa pour appréhender le poker, ce film est à l'origine de tous les pseudos à base de Teddy KGB que vous verrez en ligne :/.
- Don Zewin, né pour gagner :).
- Steve Lott, qui ne semble avoir participé qu'aux main events dans sa carrière.
- Lyle Berman, magnat des casinos, c'est un joueur redoutable avec ses 3 bracelets.
- Noel Furlong, irlandais agressif comme un maniaque, qui devra attendre encore 10 ans avant d'être champion du monde ;).

Mais bref, le poker sur internet n'existe pas encore, et nous avons la crème de ce que proposent les casinos de l'époque. Les séquences à venir sont un montage, dans la mesure où toutes les mains sont disputées et se finissent en carnage :).


Première main :
SB (small blind) : Zewin.
BB (big blind) : Furlong.
Chan : call.
Lott : call.
Berman : fold.

Hellmuth : fold, après un peu de cinéma. Pourquoi hésite-t-il ?
- Sa position est excellente, il est au bouton, il sera le dernier à parler si le coup est joué.
- Il y a eu deux calls avant lui, il y aura même peut-être 5 calls, un véritable family pot (quand presque tout le monde joue). Même avec une main très moyenne, il a les odds (probabilités favorables) pour jouer.
- Mais deux personnes doivent parler après lui : Zewin et Furlong. Or Furlong a été agressif tout au long du tournoi, il est probable qu'il tente une manoeuvre pour ramasser les mises des autres joueurs. Comme il ne pourra pas suivre une relance avec sa main, il préfère laisser filer sa main.

- Zewin fold. Un peu surprenant car il est small blind donc déjà engagé dans le coup. Quelque soit sa main, il a de très bonnes odds comme il ne doit rajouter qu'une demi-mise. Est-il trop timoré ou se méfie-t-il lui aussi de Furlong ?

- Furlong : raise 200 000. Apparemment tout le monde le sentait à la table et cela explique leur jeu prudent. Personne n'a envie de sortir tout de suite sur un mauvais coin flip (coup à 50/50).
Que vont faire Chan et Lott ?

Chan réfléchit puis le relance de 100 000. Lott se barre tout de suite. Furlong suit, après quelques secondes. Il songe à sa main et à celle de Chan. Le présentateur rappelle que Furlong peut relancer avec n'importe quoi ("garbage hands").

Quelle main peut avoir Chan ? Premier à parler, il a commencé par un simple call et voici maintenant qu'il reraise (relance à nouveau une main déjà relancée). Soit il a tendu un piège avec une main surpuissante (AA, KK, QQ...), soit il a décidé de jouer prudemment un AQ, AJ, ATs, 99, 88... (une main de catégorie 2 ou 3) en se disant qu'il aura la meilleure main si Furlong est le seul à relancer. La deuxième hypothèse est curieuse car une telle main ne demande pas autant de prudence sur une table de 6 joueurs que sur une table de 10. Mieux vaut relancer 2,5 ou 3 fois la blind pour la jouer en duel.

Si Chan doute de la force de Furlong, il pourrait essayer de remporter le coup tout de suite en le mettant all-in avec une main niveau 2 ou 3. Pourtant il préfère jouer la main, avec une petite relance, pour mettre le plus d'argent possible dans le pot. WARNING ! "J'ai un monstre, paie moi".

Flop : 2 T K (trèfle, carreau, coeur).

Furlong : All-in avec sa paire de 4.
Est-ce stupide avec T et K sur la table ? Une règle fondamentale à connaître : la plupart des mains manquent la plupart des flops. Dans de nombreux coups, personne n'a rien et c'est le plus agressif qui gagne.
Par ailleurs, de la façon dont il a joué, Furlong peut très bien avoir AK. Si Chan a AQ, AJ, 99, 88 il va sérieusement douter.

Chan : QQ, main énorme pour 6 joueurs, il tendait donc bien un piège et comptait sur l'agressivité d'au moins un des joueurs pour éviter que le coup ne soit joué avec plusieurs limpers (limp = simple call).
Mais il y a un roi sur la table. Doit-il en avoir peur ?
- Furlong est un habitué des bluffs.
- Il y a beaucoup d'argent dans le pot, faire marche arrière serait très mal joué, il faut prendre le risque !

Chan suit et remporte le pot avec QQ.

(Désolé pour ce manque de maths dans l'analyse, je ne vois pas bien les blinds ni le tapis de chacun :)).


Deuxième main :
Hellmuth : fold (début de parole, prudence :)).
Zewin : call.
Chan : call.
(SB) Lott : call (une demi blind, facile à rajouter).
(BB) Berman : raise.

Le présentateur nous dit qu'il a une main. Il semble en effet ne pas raise souvent : beaucoup ont call alors qu'ils hésitaient avec Furlong.

Zewin s'en va. Chan : call. Lott : fold.

Donc là encore :
- soit Chan a une main qui ne mérite pas une raise mais peut lui permettre de call si un adversaire raise.
- soit il nous refait son petit piège avec une main de premier choix... sauf que là pas de reraise donc pas une top main à priori. Par ailleurs, Berman est plus tight que Furlong, un minimum de prudence s'impose.

Flop : 7 K 6 (couleurs différentes).

Berman : AK, trouve son roi, mise fort en conséquence (tight-agressive). Notons que même s'il ne trouvait pas son roi (ou avait AQ) , il fallait quand même parier.

Chan : Jackpot ! Sa paire de 7 se transforme en brelan. Que faire à partir de là ? Call ou raise ?
- Il peut faire le type embarassé qui call pour voir, puis laisser Berman envoyer son tapis au turn.
- Mais la tactique de Chan ce jour là, c'est de reraise !

Berman envoit le tapis, voyant sans doute Chan sur KQ, KJ, 99, 88... Vu ce qu'il a trouvé au flop et l'argent engagé, c'est un coup quasi-impossible à lâcher, même si l'on songe une micro-seconde à 77-66. Si Chan a un brelan, c'est ce que ce n'est pas le jour de Berman tout simplement :).

Chan paye avec son brelan et remporte le pot. Berman est bien écoeuré. Rappelons tout de même qu'avant le flop, 77 est favori face à AK. D'où le call de Chan qui se dit qu'il pourra toujours manoeuvrer si aucune figure n'est en vue... Ce que faisait Furlong avec sa paire de 4 juste avant :).


Troisième main :
Chan : call.
Lott : fold.
SB : Hellmuth : call (doit call quelque soit sa main).
BB : Zewin : raise de 100 000 ; n'a pas encore joué avant, a même fold en étant SB : warning !

Chan reraise de 80 000 ! Hellmuth est pris en sandwich : si il call, Zewin peut le mettre all-in, Chan peut suivre et il jouera peut-être son dernier coup du tournoi. A moins d'avoir une top paire, le fold est obligatoire. Bien vu.

Pourquoi cette petite raise de 80 000 de Chan ?
- Piège de type j'ai une super main, paie moi ? Peut-être.
- Envie d'avoir plus d'informations sur le jeu de ses adversaires ? "Si vous avez une main sérieuse, go all-in !
- Envie de jouer le coup à deux seulement ? TRES PROBABLE. Or, quelle type de main se comporte bien en duel ? Une paire ! Il sera favori si Zewin a un as et n'importe quelle figure ou deux figures.

Suite à la reraise de 80 000, Zewin part all-in. Il est très engagé dans le pot, il a une bonne main, pas d'hésitation à avoir.

Chan dévoile 99, Zewin AJ.

Hellmuth crie qu'il avait TT : la reraise de Chan prend tout son sens, c'est un "coup d'école" à avoir dans son arsenal.

Flop : 6 4 J (pas de couleurs communes à nouveau).

Zewin transforme sa paire du flop en double paire à la river et remporte le pot. C'était un coin flip à tenter étant donné sa situation.

A SUIVRE ! =).

Bankroll.

Le pire ennemi d'un joueur... c'est lui-même ! Quand vous perdez c'est souvent parce que vous faites des bêtises, pas tellement parce que le gars en face est génial.

S'il veut faire fructifier ses gains au poker, un joueur "humain" doit :
- travailler dur... son jeu : "I'm a great believer in luck, and I find the harder I work, the more I have of it" disait Thomas Jefferson, soit l'équivalent de notre "90% de sueur, 10% de talent".

Comment apprendre et rentabiliser sa sueur ? Avec des ouvrages par exemple. Mais le plus sûr moyen est de jouer, jouer et encore jouer (avec une pause optionnelle pour s'alimenter et dormir).

1. Pour débuter rien de mieux que le play money, argent factice qui permet de faire des tournois pour le fun sur la plupart des sites de poker.

2. Après de brillantes épopées en play money, vous êtes mûr pour les freeroll, tournois gratuits organisés pour convertir les novices aux vrais dollars.

3. Lorsque vous aurez mis quelques dollars de côté, vous pouvez attaquer les premières tables, les petites limites.

Pour chaque limite, il faut une cagnotte (bankroll) adaptée. Pour une table où les mises obligatoires (blinds) sont de 1 cent/2 cents, il est bien d'avoir entre 3 et 5 dollars. 5 dollars en No limit pour cette table constitue un buy-in dans le langage courant. C'est la somme maximale avec laquelle vous arrivez.

Peut-on se lancer convenablement avec 5 dollars ? NON. Car malgré votre talent naissant, l'aléa est toujours présent au poker. Un mauvais coup du sort peut transformer une poubelle (très mauvaise main) en full, et avoir raison de votre paire d'as pre-flop.

C'est pourquoi il est conseillé d'avoir de 25 à 100 buy'in par rapport à la table ou au sit and go que l'on ambitionne de jouer. Donc pour une table à 5 dollars, cela donne une cagnotte nécessaire comprise entre 125 et 500 dollars. Ainsi, même si le destin s'acharne, vous avez peu de chances de faire banqueroute (broke, broken).

Or le plus grand travers de l'humain est de jouer au dessus de ses moyens. Et tôt ou tard il apprend dans la douleur la sagesse du paragraphe précédent (l'auteur y compris :)).

Deuxième travers : je perds mes 5 dollars donc je file vers une table ou un tournoi à 10 dollars pour compenser. C'est une martingale connue de tous les amateurs de casino : si le rouge ou le noir ne sort pas au premier essai, je double etc jusqu'à rentrer dans mes fonds. Sauf que si j'enchaîne les défaites, je perds toute ma cagnotte.

Lorsqu'on perd à un certain niveau, presque tous les auteurs recommandent de faire une pause, de réfléchir à ce qui s'est passé (réel manque de chance ou coup mal joué ?), voir de redescendre d'un niveau pour se rassurer (donc retour aux freeroll si vous ne parvenez pas à vaincre la table à 5 dollars avec votre cagnotte de 125 dollars :)).

4. Une fois la première table maîtrisée, on peut enchaîner avec une moyenne limite etc. C'est le seul plan valable pour apprendre, progresser et gagner plus au final.

Car "Even if you know how to play poker, you still must learn how to make money" (Barry Greenstein). Cela demande rigueur et patience :).

dimanche 2 décembre 2007

The Hendon Mob.

Vous recherchez un joueur, son palmarès en "live" ? The Hendon Mob est la référence. On peut s'amuser quelques heures avec les différents classements.

Qui a gagné le plus d'argent en tournoi dans le monde ? Jamie Gold, 12 170 024 dollars exactement, dont 12 000 000 gagnés en remportant l'épreuve principale des World Series of Poker de 2006. Est-ce le meilleur joueur du monde pour autant ?

Les experts en pyjama de youtube sont unanimes à son sujet "il est trop mauvais, que de la chance". Oui, oui Kevin, bien sûr. Gagner un tournoi majeur alors qu'on a pas d'antécédent à ce niveau s'accompagne souvent de ce genre de quolibets. C'est ce qui était arrivé à Joe Hachem, le "champion du monde" 2005. Pourquoi champion du monde entre guillemets ?

Les World Series of Poker se déroulent l'été aux Etats-Unis et comportent plusieurs épreuves, dont le prix d'inscription (buy-in) et le type de poker varient. Car le Texas No Limit Hold'em, le poker de télévision, n'est pas le seul poker pratiqué. Il existe de nombreuses variantes : Omaha, Seven Card, Razz, Horse... Le vainqueur de l'épreuve reine, le tournoi No Limit aux 10 000 dollars d'inscription devient le champion du monde des médias :).

Chaque vainqueur d'une épreuve de ces championnats se voit remettre un bracelet : il est champion du monde de sa catégorie. Ainsi Patrick Bruel a été champion du 5000 dollars Limit Hold'em en 1998. Gagner le 100 mètres en athlétisme, ce n'est pas la même chose que de gagner le 110 mètres haies, d'où une certaine confusion parfois par rapport au titre de Bruel :).

Revenons à Hachem et à Gold. Du premier on ne se moque plus car il a gagné un second tournoi majeur peu après son titre. Un bon joueur, respecté, est donc celui qui confirme, tournoi après tournoi. Chaque année, Card Player, célèbre magazine américain dédié au poker, élit le joueur de l'année. En 2005, c'est Men Nguyen qui a été élu : s'il ne faisait pas partie des meilleurs en terme de gains, il a signé une performance phénomènale par sa régularité, faisait 16 "tables finales".

Jouer tout le temps à son meilleur niveau, être "in the money" (faire partie des joueurs primés à un tournoi), permet de prétendre au titre officieux de meilleur joueur du monde. Parcourez les différents classements du Hendon et faîtes vous votre idée. Mais le meilleur joueur du monde en tournoi n'est pas le meilleur joueur du monde en cash game :).

Poker databases.

Pour tromper l'ennui entre deux mains dans les tournois, je regarde les gains de mes adversaires, généralement sur Bluffmag. Ce n'est pas le site le plus complet mais j'aime sa présentation claire et j'ai l'air d'un joueur décent dessus :).


Pour se faire une idée de l'enjeu des parties en ligne, High Stakes Poker Database est idéal. Il liste toutes les mains importantes jouées en cash games. Vous pouvez revivre chaque main à l'aide d'un simple clic. Plusieurs pots dépassent les 300 000 dollars... dont un attribué à David Benyamine (je reviendrai sur lui dans un prochain article).


Pour tout connaître d'adversaires plus modestes, Sharkscope est très bien, notamment pour ses graphiques.



Dans mon cas (eMp7 sur Pokerstars), plus je joue, plus je progresse, plus je gagne. Ce qui est assez rassurant :). En majorité, les buy'in de mes tournois sont inférieurs à 10 dollars. Lorsque je me sens en forme, je m'offre un Sunday Million... Ce qui constitue une gestion de bankroll navrante. Là aussi, nous y reviendrons :).

Pour savoir qui se débrouille en tournoi, les joueurs avertis préfèrent Official Poker Rankings à Bluff Mag. Il donne plus d'informations gratuitement... mais mine un peu mon moral quand je vois tous ces tournois perdus. Une stat amusante, sur les 681 926 joueurs qui ont déjà gagné de l'argent en ligne, je suis classé 219 581ème. Je suis donc un amateur un brin au dessus de la moyenne. Et bientôt j'exploserai tout =). Si j'arrive un jour à ne plus faire le kikoo avec ma bankroll. D'où l'objet de ce blog.

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